Les pavillons « hommage » de l’IAF

En 1938, le docteur Armand Frappier, un pionnier de la vaccination au Québec fonde l’Institut de microbiologie et d’hygiène de Montréal. En 1975, cet institut est renommé l’Institut Armand-Frappier en l’honneur de son ancien directeur-fondateur. Le Dr Frappier n’est toutefois pas la seule personne à laisser derrière lui une empreinte toponymique. Le campus de l’Institut possède des édifices nommés en hommage à des hommes de science. En voici quatre avec une courte description de leur origine et fonction.

Édifice 10, Pavillon Hansen

Érigé en 1975, le bâtiment est nommé en hommage à Gerhard Armauer Hansen. Né le 29 juillet 1841 en Norvège, il étudia la médecine à l’Université Royal Frederik (aujourd’hui l’Université d’Olso) où il obtient son diplôme en 1866. Il est le bactériologiste qui a découvert la bactérie responsable de la lèpre, qui sera nommé à son nom « bacille de Hansen ». Le terme « bacille de Hansen » sera utilisé pour ne pas dire le nom de la maladie devant les malades car à l’époque la lèpre était incurable et était très stigmatisante. À l’époque la lèpre était considérée comme une affection héréditaire ou causée par des miasmes (émanation sensée cause des maladies). Il fut donc le premier médecin à avoir amené l’hypothèse et à démontrer une relation entre une bactérie et une maladie connue. Il confie des échantillons de tissu de patients lépreux à un autre bactériologiste, Albert Neisser, qui prétendra avoir découvert lui-même l’agent qui cause la lèpre. Hansen mourut le 12 février 1912 d’une crise cardiaque. L’édifice fut le lieu où la division des produits biochimiques de l’Institut voit le jour. Le professeur Laszlo Kato, membre de l’Ordre du Canada a grandement contribué à la recherche sur la lèpre. Ses recherches, publications et conférences ont servi à démystifier la maladie.

Édifice 12, Pavillon d’Hérelle

Érigé en 1955, le bâtiment est nommé en hommage à Félix d’Hérelle, le microbiologiste qui a découvert les bactériophages. Né à Paris le 27 avril 1873 sous le nom d’Hubert Augustin Félix Haerens il arrive au Québec en 1897 où il monte son premier laboratoire de bactériologie au Labrador. Revenu à Paris en 1915, il étudia une épidémie de dysenterie dans des escadrons de Dragons (régiment militaire français) et découvre une bactérie qui n’affecte que d’autres bactéries. Il présente sa découverte à l’Académie des sciences en 1917 et jusqu’en 1920 il est le seul à étudier le phénomène du bactériophage. Il meurt le 22 février 1949 d’un cancer. Ce pavillon est le lieu où est fabriqué le vaccin Salk, le premier vaccin contre la poliomyélite. Fabriqué sur la culture de reins de singes, le sous-sol du bâtiment était occupé par des milliers de singes importés de l’Inde.

Édifice 18, Pavillon Édouard-Asselin

Le pavillon est nommé en hommage à Édouard Asselin, l’ancien président du Conseil d’administration de l’Institut. Né le 15 mars 1892 au Québec, il fut entre autre membre du cabinet des avocats Désilets et Asselin de 1917 à 1927, candidat de l’Union nationale défait dans Montréal-Mercier, membre de nombreux conseils d’administration de compagnies industrielles et financières et bien d’autres choses. Deux dates sont importantes concernant la construction du Pavillon Édouard-Asselin. La première partie, constituée de laboratoires, est construite en 1964. Puis, en 1968, un ajout à l’avant du bâtiment comprend des bureaux, une bibliothèque, un amphithéâtre de 75 sièges (la salle Pasteur) et la salle du conseil d’administration (baptisée salle Télesphore-Parizeau en l’honneur d’un des fondateurs de l’Institut).

Édifice 22, Pavillon Jean-Paul Lalonde

Construit en 1987, le pavillon est nommé en hommage à Jean-Paul Lalonde, le fondateur de la firme Lavalin, une société d’ingénierie-construction québécoise basée à Montréal. La société est devenue SNC-Lavalin en 1991 après avoir fusionné avec la société SNC (Québec). Le Pavillon Jean-Paul Lalonde est situé au nord des autres édifices de l’Institut. Séparé en deux par l’ouverture du boulevard Cartier, les deux parties du campus de Laval sont reliées par un tunnel pour faire passer les tuyaux et les fils. Ce tunnel est assez grand pour y travailler debout. Le Pavillon est consacré à la recherche et le développement d’irradiation des aliments et la formation scientifique et technologique pour utiliser ce procédé de façon sécuritaire et efficace.

Avec de plus en plus d’avancée scientifiques dans le domaine de la microbiologie, peut-être qu’un autre pavillon sera un jour baptisé ou qu’un autre édifice sera construit et portera le nom d’un illustre scientifique.


Ce texte a été réalisé par William Jarvis dans le cadre de son stage en techniques de la documentation à l’INRS